Message du Pape François pour la 53e Journée Mondiale des Commuications Sociales
« “ Nous sommes membres les uns des autres ” (Ép. 4,25). Des communautés de réseaux sociaux à la communauté humaine »
Les métaphores du “réseau” et de la “communauté”
la métaphore du réseau
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- L’image du réseau nous invite à réfléchir sur la multiplicité des parcours et des nœuds qui en assurent la solidité, en l’absence d’un centre, d’une structure hiérarchique, d’une organisation de type vertical. Le réseau fonctionne grâce à la coparticipation de tous les éléments.
- la métaphore du réseau rappelle une autre figure riche de significations : celle de la communauté.
- Une communauté est d’autant plus forte qu’elle est cohésive et solidaire, animée par des sentiments de confiance et poursuivant des objectifs partagés. La communauté comme réseau solidaire requiert l’écoute mutuelle et le dialogue, basé sur l’utilisation responsable du langage.
- une troisième métaphore, celle du corps et des membres
- La métaphore du corps et des membres nous amène à réfléchir sur notre identité, qui est basée sur la communion et sur l’altérité. Comme chrétiens, nous nous reconnaissons tous membres de l’unique corps dont le Christ est la tête. Cela nous aide à ne pas voir les personnes comme des concurrents potentiels, mais à considérer même les ennemis comme des personnes. Il n’y a plus besoin de l’adversaire pour se définir soi-même, parce que le regard d’inclusion que nous apprenons du Christ nous fait découvrir l’altérité d’une nouvelle manière, comme partie intégrante et condition de la relation et de la proximité. ....
... Du "j’aime" à l’"Amen"
L’image du corps et des membres nous rappelle que l’utilisation du Web social est complémentaire de la rencontre en chair et en os, qui vit à travers le corps, le cœur, les yeux, le regard, le souffle de l’autre. Si le réseau est utilisé comme une extension ou comme une attente d’une telle rencontre, alors il ne se trahit pas et demeure une ressource pour la communion. Si une famille utilise le réseau pour être plus connectée, pour ensuite se réunir à table et se regarder dans les yeux, alors c’est une ressource. Si une communauté ecclésiale coordonne sa propre activité à travers le réseau, pour ensuite célébrer l’Eucharistie ensemble, alors c’est une ressource. Si le réseau est une occasion pour se rapprocher des histoires et des expériences de beauté ou de souffrance physiquement loin de moi, pour prier ensemble et ensemble chercher le bien dans la redécouverte de ce qui nous unit, alors c’est une ressource.
Ainsi, nous pouvons passer du diagnostic à la thérapie : en ouvrant le chemin au dialogue, à la rencontre, au sourire, à la caresse... Ceci est le réseau que nous voulons. Un réseau qui n’est pas fait pour piéger, mais pour libérer, pour prendre soin de la communion entre des personnes libres. L’Église elle-même est un réseau tissé par la communion eucharistique, où l’union n’est pas fondée sur "j’aime", mais sur la vérité, sur l’"Amen", avec lequel chacun adhère au Corps du Christ en accueillant les autres.
TEXTE INTÉGRAL :